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SITUATION DE LA DETTE EN AFRIQUE : L’ÉTAT DES LIEUX AU SÉNÉGAL

Le Consortium pour la Recherche Économique en Afrique (CREA) en partenariat avec AFRODAD a organisé une conférence africaine sur la dette et le développement. L’hôtel Radisson Blu de la capitale sénégalaise a été le cadre d’échanges autour de cette problématique économique et financière le jeudi 31 août 2023. Des chercheurs venus des pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest ont présenté des résultats de recherche sur la situation de la dette au Kenya, en Éthiopie, au Ghana, et au Sénégal.  

Monsieur Djabarou ISSOTINA du Consortium pour la Recherche Économique et Sociale (CRES) y a présenté les résultats de recherche effectuée sur la situation de la dette au Sénégal. Sa présentation intitulée « Les réallocations de Droits de tirages spéciaux et le financement de la relance économique au Sénégal », a permis aux participants de comprendre la dynamique macroéconomique en rapport avec la dette et l’investissement public au Sénégal. Il ressort que le taux d’endettement du Sénégal est passé de 52% en 2019 à 73% en 2021, dépassant le seuil autorisé par l’UEMOA fixé à 70%. Cela se justifie selon le chercheur par les chocs exogènes notamment la COVID-19, la guerre en Ukraine et les chocs climatiques. En 2020, la pandémie de la Covid-19 a entrainé : « une baisse de l’activité économique et des revenus de l’État ; d’importantes dépenses ont été allouées aux mesures d’atténuation des chocs de la Covid-19 ». Le chercheur a ajouté que le déficit budgétaire est passé de 3,9% du PIB en 2019 à 6,4% en 2020. Nonobstant, ce déficit est maintenu au-dessus de 6% en 2021 et 2022 en raison « des coûts budgétaires élevés des subventions énergétiques ; des investissements en biens d’équipements dans le cadre de la mise en œuvre du PSE ». Il est à noter que ce déficit est attendu à -3% d’ici 2025 selon les prévisions.

Les chercheurs ont souligné des défis à relever qui sont entre autres : la prospection des moyens de financement innovants et flexibles à l’instar de l’accès aux réallocations des droits de tirages spéciaux (DTS) par le FMI à travers son instrument Facilité pour la Durabilité et la Résilience (RST).

Dans ce travail de recherche, le CRES a également suggéré des solutions comme la possibilité pour le Sénégal de financer ses réformes liées au changement climatique ou les prochaines pandémies grâce aux fonds RST.  Ces fonds pourraient permettre de poursuivre l’exécution du Plan Sénégal émergent (PSE) notamment la troisième phase du plan d’action prioritaire (de 2024 à 2028).

Le Sénégal doit améliorer la viabilité de sa dette et sa capacité à mobiliser des ressources par la croissance qui témoignerait de sa capacité à rembourser le FMI. Pour ce faire, une forte réduction des nouveaux emprunts et de l’endettement auprès des marchés internationaux est recommandée pour améliorer la viabilité de la dette. L’espace budgétaire pourrait également augmenter à travers plusieurs options de mobilisation de ressources dont l’élargissement de l’assiette fiscale qui devrait atteindre 25%.

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