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Le futur des données numériques : atelier organisé par le CRES en partenariat avec Future Agenda et Facebook.

 

Les experts du CRES ont participé à un atelier organisé le mercredi 27 juin à l’hôtel Radisson, en partenariat avec Future Agenda et Facebook Afrique, sur le futur des données numériques. La question des données est devenue cruciale eu égard aux enjeux sécuritaires, économiques, de souveraineté, de protection des droits individuels, de respect de la vie privée, de propriété, etc. Pour trouver des solutions efficaces et pérennes face aux défis que pose le futur des données, les experts présents ont quasi unanimement pointé la nécessité de dépasser l’écueil du paradigme conflictuel. Bien entendu, certaines thématiques comme la protection de la vie privée ou encore la répartition inégale des profits générés par les données, peuvent être très clivantes. Toutefois, les débats ont montré qu’il est possible de trouver de forts consensus sur les questions majeures, en particulier dans un contexte Africain.

Parmi ces questions majeures figurent celles liées à l’éthique et il est ressorti qu’une réflexion sous régionale, par exemple dans le cadre de la CEDEAO, voire de l’Union Africaine, pourrait être menée pour harmoniser les positions. Cette approche sous régionale pourrait également prendre en charge des questions comme la propriété, la souveraineté, ou encore la cybersécurité, en particulier dans un contexte international marqué par différentes formes de violences vis-à-vis des personnes, des entreprises, des pays, etc. Le professeur Abdoulaye Sakho a insisté sur l’urgence de mettre en place cette approche sous régionale, rappelant que certaines parties du monde l’ont déjà adoptée, notamment l’Union Européenne.

D’autres questions cruciales ont été abordées, par exemple celle de l’« impérialisme » des données. M. Alex Corentin, un des pionniers de l’expertise numérique au Sénégal et Dr. Papa Cheikh Sakho Jimbira, ont rappelé que les enjeux d’ici 2030, sont de réduire la dépendance technologique, de bâtir un environnement mieux formalisé pour le développement d’un écosystème qui garantisse l’éclosion d’une chaîne de valeurs autonome et fonctionnelle autour des données. Toujours sur cette question de l’« impérialisme », Dr. Mouhammadou Lo de l’ADIE et Mme Aminata Niang du Ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Économie, ont insisté sur la nécessité de mettre en place un cadre de régulation adéquat, de valoriser des contenus locaux, de mettre en place des formations adaptées ainsi qu’une gouvernance plus efficace sur le numérique.

Les échanges ont également abordé la question de la taxation.  Là également, il est impératif de mettre en place une approche sous régionale, voire régionale selon le professeur Olivier Sagna. Il préconise également de s’appuyer sur l’incitation fiscale, les fonds d’investissement et la formation, pour arriver à un dispositif d’impôt opérationnel et efficace.

La question des ressources humaines est revenue tout au long des débats et il est apparu que l’enjeu est de promouvoir une véritable « citoyen numérique », avec des droits et des devoirs. Les experts ont appelé à la mise en place d’une formation aux métiers de l’économie des données, mais surtout à une meilleure prise de conscience des décideurs et une réelle volonté politique.

L’atelier a permis d’aborder beaucoup d’autres questions autour des données, que Mme Aida Ndiaye, représentante de Facebook, Mme Caroline Dewing de Future Agenda, ainsi que les experts présents, promettent de poursuivre dans le cadre d’autres échanges à venir.

 

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