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HISTOIRE DE RESILIENCE : l’école Darou Salam revit grâce au projet « Vivre avec l’eau »

Interview de M. Modou Ndao, Directeur de l’école Darou Salam de Bene Baraque (Commune de Yeumbeul nord)

Des bâtiments vétustes, des murs qui tombent en ruine et surtout l’insécurité, voilà le quotidien des 566 élèves qui fréquentent l’école primaire Darou Salam de Bene Baraque dans la commune de Yeumbeul nord. Les écoliers étaient régulièrement exposés aux nuisances liées à la présence d’un bassin d’eau en face de leur établissement et à l’insécurité à la présence d’une route qui longe leur établissement. Pour recréer un cadre d’épanouissement dans ce milieu peu favorable à de bonnes conditions d’études et renforcer leur résilience, le projet « Vivre avec l’eau » a construit le mur de clôture de l’école avec un procédé simple, écologique, innovant et adapté, qui consiste à recycler des bouteilles en plastiques remplies de déchets solides, comme briques. Modou Ndao, le Directeur de cette école de cinq classes nous explique l’impact de cet ouvrage sur le cadre de vie et les conditions de travail des élèves de son établissement.

Le projet « Vivre avec l’eau » vient d’édifier pour votre école un mur de clôture, que représente pour vous cet ouvrage ?

Cet ouvrage est très important pour nous. Le projet « Vivre avec l’eau » est venu au moment opportun pour nous doter de ce mur qui s’imposait. C’est un bon ouvrage, très bien fait et qui va mettre les élèves en sécurité. Et notre vœu le plus absolu était de permettre aux enfants de bien travailler et d’être en sécurité.

Quels sont les risques auxquels les élèves de votre école étaient exposés avant la réalisation de ce mur ?

J’ai parlé tantôt de la sécurité. Mais ne perdons pas de vue aussi que l’école est située dans un milieu inondé. L’école fait face à un lac envahi par des eaux polluées. Les élèves étaient constamment exposés à ce danger car ils étaient tentés d’y aller pour jouer ou pour pêcher. Ensuite, il y a la route qui longe l’école et qui nous sépare du lac. C’est une route très fréquentée et pendant les heures de récréation, le corps enseignant était obligé de se mobiliser pour surveiller constamment les élèves. Le plus grave encore est le fait que tous les jeunes du quartier qui apprennent à conduire des vélos prennent d’assaut cette route. Ce qui causait régulièrement des accidents. Le mur nous met donc à l’abri de tous ces dangers. Nous pouvons maintenant contrôler le mouvement des élèves qui sont protégés contre les bassins et les accidents de circulation.

 

La technologie utilisée pour fabriquer ce mur est innovante, car il est fait à partir d’écobriques. Les élèves ont-ils participé à la réalisation de ces écobriques ?

Bien évidemment ! La technologie utilisée pour fabriquer ce mur est une découverte pour les élèves mais aussi pour nous les enseignants. Au début, j’avoue que je ne comprenais pas. J’étais même sceptique. Par la suite, j’ai compris que le mur allait être fabriqué avec des bouteilles remplies de déchets solides, utilisées comme brique. Ce qui présente un double avantage car on recycle non seulement les bouteilles en plastique, mais aussi on récupère les déchets. Les enfants ont effectivement participé à la réalisation des écobriques, car l’entrepreneur nous remettait des bouteilles vides que les élèves remplissaient avec du papier et autres déchets non biodégradables qui traînaient dans la cour de l’école.  C’est avec ces bouteilles que le mur a été fabriqué. Cela suscitait la curiosité des enfants. Ils observaient régulièrement les travaux et je peux dire qu’ils se sont bien appropriés le projet et ils sont contents que leur école soit la première à utiliser cette technologie dans la zone.

 

Quelle stratégie comptez-vous mener pour la préservation de l’ouvrage?

Le projet « Vivre avec l’eau » nous a dotés d’un ouvrage de qualité. Il est de notre devoir de le sauvegarder, de le surveiller pour que le mur soit durable. A travers des cours d’éducation civique, nous allons continuer à encadrer les élèves afin que ce bijou soit entretenu. Etant donné qu’ils sont conscients de l’importance de cet ouvrage pour leur sécurité et leur bien-être, l’appropriation va être facile. C’est une chose extraordinaire pour nous, pour les élèves et les parents d’élèves et notre collaboration avec le projet va continuer, car on nous a promis aussi un mât pour la levée des couleurs. Ce qui va contribuer grandement à renforcer l’éducation civique des élèves.

Pour rappel,  le Consortium pour la Recherche Economique et Social (CRES) a été le chef de file du projet « Vivre avec l’eau », en assurant la supervision stratégique et technique du projet, le suivi-évaluation, l’exécution administrative et la communication avec les partenaires techniques nationaux, la gestion des fonds et des connaissances. Ce projet fait partie du programme BRACED, financé par le gouvernement britannique à travers ses services de coopération internationale (DFID).

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