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« Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal » : le CRES a procédé au lancement du projet

Le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) a procédé au lancement du projet « Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal », ce mardi 1er octobre 2024 à l’hôtel Radisson Blue Dakar. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de recherche sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT), que le CRES avait démarré il y a de cela presque 10 ans. « L’ambition du CRES était de consacrer une partie de ses efforts de recherche à des questions qui, bien que ne figurant pas en tête de l’agenda des décideurs publics, sont appelées à prendre une place importante dans les sociétés et économies africaines à moyen et long terme », a expliqué le Professeur Abdoulaye DIAGNE, directeur exécutif du CRES. Les MNT sont la première cause de décès et d’incapacité, dans le monde entier, et l’alimentation en représente la principale cause. Le Sénégal est confronté à l’émergence des maladies non transmissibles, alors que la sous-nutrition et les carences en micronutriments persistent encore. La hausse de la prévalence de l’obésité, la consommation accrue d’aliments de mauvaise qualité et la dénutrition, qui est toujours omniprésente dans des pays comme le Sénégal, contribuent fortement à l’expansion des MNT. « Il est urgent de renforcer les actions visant à faire reculer les MNT et la malnutrition sous toutes ses formes », a précisé le professeur DIAGNE.

Objectifs

L’atelier de lancement a été une opportunité d’impliquer toutes les parties prenantes du système alimentaire sénégalais afin de créer les conditions nécessaires à une mise en œuvre réussie du projet et pour l’appropriation de ses résultats.

Contenu et discussions

Au cours des dernières années, le CRES, en partenariat avec le LARNAH de l’UCAD, la DSME du MSAS et la FAO, a mené une vaste enquête avec l’appui du CRDI sur la consommation des ménages sénégalais. L’enquête a touché 1800 ménages et 3800 individus composés de jeunes et d’adultes.

« Le présent projet de recherche a pour ambition d’exploiter ces données primaires pour mieux saisir le lien entre régime alimentaire, malnutrition et environnement alimentaire dans le contexte sénégalais, dans le but d’appuyer la définition de politiques publiques de lutte contre la malnutrition et les MNT » a précisé le professeur DIAGNE.

Le projet fait partie de l’initiative « Catalyser le changement pour des systèmes alimentaires sains et durables » (CCHeFS), lancé en 2022 par le CRDI, dont l’objectif  est de soutenir des recherches conduites par des équipes locales dans des contextes locaux pour développer leur propres stratégies qui correspondent à leur contexte afin que les aliments sains et durables soient davantage disponibles pour les populations vulnérables et ainsi réduire la prévalence des maladies non transmissibles au sein de la population », a déclaré Mme Geneviève Laroche, spécialiste de programme principale au CRDI. « Agir sur des environnements alimentaires, c’est à la fois agir sur la nutrition pour améliorer la qualité des régimes alimentaires, et réduire l’empreinte environnementale des aliments malsains et donc améliorer la santé des populations », a-t-elle expliqué.

Mme Aminata Diop Ndoye, secrétaire exécutive du Conseil national de développement de la nutrition (CNDN), s’est réjouie du projet en ce sens qu’il génère des évidences leur permettant de prendre des décisions éclairées, en tant que décideurs. Elle a signalé que « dans le cadre du nouveau plan stratégique du Sénégal, les maladies non transmissibles occupent une place importante en termes de prévention ». Parlant de la table de composition des aliments qui est un extrant du projet, la secrétaire exécutive du CNDN a dit : « Il est important que le Sénégal dispose d’une table de composition des aliments adaptée aux spécificités du pays afin de permette aux populations sénégalaises, aux acteurs de la nutrition, de l’alimentation d’opérer des choix alimentaires bénéfiques pour la santé et adaptés au contexte du pays».

Selon Dr Amadou Doucouré, directeur de la Santé de la mère et de l’enfant et Représentant ministre de la santé, « le Sénégal a érigé en priorité absolue, la lutte contre le triple fardeau de la malnutrition et des MNT matérialisée par les différents plans quinquennaux multisectoriels de lutte contre la malnutrition mais aussi des maladies non transmissibles, dont l’approche multisectorielle et multidisciplinaire constitue le principe directeur ». L’autorité a exhorté à « réfléchir sur ce que nous mangeons, faire évoluer nos habitudes de consommation marquée encore par des pratiques culinaires inappropriées : une consommation élevée de sucre, de sel et de matières grasses, l’utilisation généralisée des bouillons et une consommation de fruits et légumes faibles ». 

Dr DOUCOURÉ a exprimé son espérance au changement positif qui résultera du présent projet de recherche. « Nous pouvons encore y parvenir, mais seulement en garantissant à tous l’accès à la nourriture et à des aliments nutritifs qui constituent un régime alimentaire sain », a-t-il laissé entendre.

Résultats attendus

D’une durée de deux ans et demi, le projet vise à faire reculer la malnutrition et les maladies non transmissibles par l’adoption de régimes alimentaires sains et nutritifs à travers le changement de comportement des ménages, des acteurs institutionnels et des entreprises de l’agro-alimentaire et l’adoption de politiques qui améliorent l’environnement du système alimentaire.

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