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Covid-19 : Le Droit dans la recherche de nouveaux médicaments

La mise à disposition de nouveaux médicaments aux hommes est un processus très encadré et assez long dans le but de maitriser ou de réduire au maximum possible les éventuels risques notamment ceux que les médecins appellent généralement les effets secondaires. En temps normal, le processus est adoubé et respecté.

Mais en temps anormal comme celui que nous impose le Covid-19, il se pose un dilemme cornélien aux travailleurs de la santé. Des êtres humains sont en train de mourir un peu partout dans le monde. Doit-on continuer le processus relativement long de recherche d’un médicament présentant très peu de risques ou doit-on administrer tout de suite aux malades ce qui semble être une solution même si ce n’est pas totalement éprouvé ? Actuellement les deux positions sont défendues et appliquées dans la lutte contre la nouvelle pandémie. La polémique a un nom, le Professeur Raoult.

Au Sénégal, la méthode Raoult est appliquée. Ses adeptes disent ne pas se poser dans le champ de la recherche mais dans celui du traitement. Ce qui veut dire qu’au regard de l’urgence et de l’état des connaissances qu’ils ont du médicament, il n’est pas nécessaire d’attendre la fin du processus des essais sur l’homme. Cette polémique qui n’en est finalement pas une, à mon avis, me permet de remettre au gout du jour un article écrit il y a maintenant 20 ANS à propos des essais de médicaments du Sida en Afrique. Je n’y change pas une seule ligne. Je crois que ce papier peut s’appliquer au COVID19 en cette période de débats intenses sur l’éthique de la recherche face à l’éthique du traitement.

Donner tout de suite le médicament dans son état actuel ou alors attendre d’épuiser tout le processus des protocoles devant conduire à la mise sur le marché du remède ? Pour l’instant, il faudra apprendre à vivre avec le virus car il me semble que nous ne le maîtrisons pas du tout.

Pr. Abdoulaye SAKHO

Agrégé des Facultés de Droit, UCAD

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